Comme un lundi

Comme un lundi de pluie, avec un ciel si sombre qu'en plein après-midi, toutes les lumières sont déjà allumées.

Comme un lundi de cours, avec des élèves qu'on veut embrasser, et d'autres qu'on veut écraser.

Comme un lundi de taf, avec des discussions, des vraies, avec des collègues.

Comme un lundi avec un ordi qui décide de s'arrêter quand j'ai écrit un joli article super long.

Comme un lundi cocon.

Quand le ciel est gris, quand il pleut des cordes, la lumière vient de l'intérieur, et elle réchauffe doucement les petits coeurs transis.

Ça fait du bien. De voir mes élèves de D, intéressés, intéressants, ou au moins drôles. De voir les quelques troisièmes de B qui refusent de se laisser aller au jem'enfoutisme ambiant, et avec qui je peux faire cours. De voir mes quatrièmes de B, que j'ai réussi à intéresser, et à amuser.

La lumière des lampes dans la classe contre le gris de la cour et du ciel dehors formaient un petit cocon. Comme si nous étions seuls au monde. Cette dernière heure de cour avait presque une odeur de vacances. Comme un après midi de pluie passé à la maison, bien au chaud dans la lumière de papa et maman.

Envie de me lover dans mon lit en compagnie de ces quelques moments de plénitudes que j'ai eus aujourd'hui, et qui me font oublier la frustration et le sentiment d'impuissance que je ressens face aux troisièmes de B.

Envie de cocooner.